Mais rien n'est plus trompeur qu'une information officiellement correcte, mais fragmentaire, totalement dépouillée de son contexte.
(Rappellez-vous la vieille histoire du capitaine qui, par antipathie envers son second qui s'était un jour enivré, inscrivit sur le journal de bord : " Aujourd'hui, le second était saoul." Le second supplia le capitaine de supprimer ce passage, affirmant avec raison que c'était la première fois et que cette remarque risquait de briser sa carrière. Le capitaine refusa. Le lendemain, le second nota sur le journal de bord : "Aujourd'hui le capitaine était sobre." )
Il en va de l'histoire de la vie comme de ce conte nautique. Qu'y a-t-il de plus trompeur que présenter un fait particulier comme s'il était une caractéristique parfaitement générale ?
// "L'éventail du vivant" Stephen Jay Gould